Route du Nord : l’artère vitale de la Côte d‘Ivoire

Vieille de 40 ans, la chaussée de la route nationale 3 en Côte d’Ivoire était dans un état de dégradation avancé en 2017.  Le manque d’entretien et le non-respect des limitations de vitesse et de la signalisation provoquaient chaque année de nombreux accidents sur cette double voie empruntée quotidiennement par 300 à 500 camions.  En 2017, les autorités ivoiriennes ont donc lancé un plan de réhabilitation de 220 kilomètres, à la fois pour garantir la sécurité des usagers et renforcer les infrastructures de cet axe stratégique

En 2018, 125 kilomètres ont été attribués au groupement constitué avec Colas. La Route du Nord sert au transport des marchandises comme le coton, l’anacarde (la noix de cajou), la mangue, le sucre et la banane, autant de productions locales qui sont ensuite exportées dans le monde entier. La route est également utilisée pour acheminer les hydrocarbures importés depuis le port d’Abidjan jusqu’au Mali et au Burkina Faso. Après les deux ans de travaux nécessaires à sa réhabilitation, les usagers peuvent désormais circuler en toute sécurité.

Une zone carrière et industrie créée pour le projet

Une zone carrière et industrie qui s’étend sur 56 hectares a été créée à quelques kilomètres du chantier pour couvrir les besoins en matériaux. 1 million de tonnes de cailloux ont été produits pour le projet. Une plateforme destinée au concassage ainsi que deux usines de fabrication d’enrobés sont venues s’ajouter à cette zone. Au total, 550 000 tonnes d’enrobés ont été mises en œuvre pour renouveler la couche de fondation qui compose la structure de la nouvelle route et pour la bande de roulement qui constitue le revêtement de surface.  Enfin, le groupement a mis en place un atelier mécanique pour l’entretien et la réparation des 330 engins utilisés pendant le chantier.  

Plus de 600 personnes ont été embauchées pour le projet. 100 % du personnel de chantier a pu bénéficier de formations régulières sur la sécurité et le respect de l’environnement.  70 collaborateurs ont reçu une formation sur la conduite d’engins de chantier avec, à son terme, la délivrance d’un certificat d’aptitude. Sur l’axe Bouaké-Kanawolo, le trafic routier n’a jamais été interrompu. Des mesures ont ainsi été mises en place pour garantir la sécurité des collaborateurs pendant toute la durée des travaux. Les automobilistes étaient sensibilisés sur tout le long du tracé grâce à de nombreux panneaux d’affichage, tandis qu’un motocycle ralentisseur était chargé de gérer la circulation.

Améliorer les conditions de vie des habitants

La route du Nord traverse une vingtaine de villages. Dans plusieurs d’entre eux, des forages équipés de pompes immergées ont été réalisés pour les besoins en eau potable. À la fin du chantier, ces installations ont été adaptées avec des pompes manuelles pour que les populations locales puissent s’en servir - une amélioration considérable des conditions de vie des habitants.  En effet, les besoins en eau potable dans cette région sont importants et la population n’a pas d’autres choix que de rejoindre la rivière la plus proche ou d’utiliser les retenues d’eau souvent insalubres.  Dans le village de Digbe, une école a été construite avec trois salles de classe, un bureau et des logements réservés au directeur de l’établissement et aux instituteurs.

Un chantier labellisé TopSite

En décembre 2019, le projet de la route du Nord a été labellisé TopSite Innovation. Ce label chantier couvre tous les sujets de la RSE : la santé-sécurité, l’environnement, les thématiques sociales et sociétales ainsi que la qualité et la satisfaction client. Plusieurs bonnes pratiques ont été identifiées sur la route du Nord, à l’image du réemploi de la “viniasse”, un résidu de l’usine de fabrication de liqueur à base de canne à sucre de Bouaké. Utilisée comme fertilisant de sol, elle permet aussi de fixer la poussière pendant une semaine, évitant ainsi l’arrosage répété durant les travaux.